08/02/2024
Le salon Hyvolution accompagne les activités effrénées autour de l’hydrogène
Hyvolution 2024 a réuni l’ensemble des acteurs politiques, économiques et technologiques concernés par cette filière. L'industrie automobile y tenait une part prépondérante et de nombreux projets ont été exposés, notamment de piles à combustible et de moteurs à combustion d'hydrogène.
Tenu du 30 janvier au 1er février à Paris Expo Porte de Versailles, le salon a accueilli 11 503 visiteurs (+46 % par rapport à l’édition 2023) et 572 exposants (+45 %). Il a également permis l’organisation de 135 présentations d’entreprises et de sessions thématiques, 5 conférences dans le « Hyvolution Summit », le Congrès Gas Analysis et un espace dédié à l’emploi et la formation.
Il n'est évidemment pas possible de présenter les 572 exposants : ci-après quelques produits et projets qui ont retenu mon attention.
Il n'est évidemment pas possible de présenter les 572 exposants : ci-après quelques produits et projets qui ont retenu mon attention.
2 constructeurs dévoilaient une évolution de leurs véhicules utilitaires légers (VUL) à pile à combustible. La gamme VUL 3,5 t de Stellantis, telle que les Peugeot e-Boxer Hydrogen et leur équivalent chez Citroën, Opel et Fiat, est désormais enrichie des petits fourgons Peugeot e-Expert Hydrogen et leurs cousins des 3 autres marques. La chaîne de traction est identique, à savoir une pile à combustible de 45 kW placée dans le compartiment avant, une batterie de 10,5 kWh logée sous les sièges et 3 réservoirs dans le soubassement.
Du côté de Hyvia, marque issue de la coentreprise entre Renault Group et Plug Power, la nouveauté sur le Master Van H2-TECH concerne une meilleure intégration des composants spécifiques à l’hydrogène : initialement placés sur le toit, la pile à combustible est déplacée vers le compartiment avant et les réservoirs 700 bars dans le soubassement, leur nombre passant de 4 à 3 et la capacité totale de stockage de 6 kg à 5 kg. Le nouveau Master Van H2-TECH ne sera pas assemblé à Fins, mais dans l'usine Renault qui produit déjà les versions thermiques et électriques à batterie.
FEV présentait une pile à combustible de 200 kW qui équipera l’e-Blast H2, un buggy développé pour les rallyes-raids. Elle est dotée de 2 stacks et 2 onduleurs, mais la BoP est commune. Symbio exposait notamment une pile de 75 kW et affichait deux valeurs de longévité : 20 000 h sur les poids lourds et 7 000 h sur les VUL en raison des phases transitoires plus fréquentes. Le CEA dévoilait des plaques bipolaires expérimentales réduisant l'épaisseur globale et leur sensibilité à la corrosion, notamment par impression avec une encre à base de carbone.
FEV présentait une pile à combustible de 200 kW qui équipera l’e-Blast H2, un buggy développé pour les rallyes-raids. Elle est dotée de 2 stacks et 2 onduleurs, mais la BoP est commune. Symbio exposait notamment une pile de 75 kW et affichait deux valeurs de longévité : 20 000 h sur les poids lourds et 7 000 h sur les VUL en raison des phases transitoires plus fréquentes. Le CEA dévoilait des plaques bipolaires expérimentales réduisant l'épaisseur globale et leur sensibilité à la corrosion, notamment par impression avec une encre à base de carbone.
Diversité de moteurs à combustion interne
Le stand Aramco présentait 2 projets de moteur à combustion d'hydrogène. À partir d'une base Stellantis diesel 2,2 l, le pétrolier a installé des injecteurs Phinia (20-40 bars) en position centrale et obtient 100 kW et 340 Nm. Cette fois-ci à partir d'un bloc essence, un 4-cylindres Hyundai 1,6 l, les ingénieurs ont réussi à maintenir la performance d’origine : 132 kW et 265 Nm. Le mélange étant très pauvre (lambda environ 2,5), l'alimentation en air est assurée par un turbocompresseur TGV complété d’un compresseur électrique 48 V.
GCK / Solution F exposait la barquette Foenix H2 équipée d’un réservoir 700 bars fixé à côté du pilote et d’un V8 6,2 l de 350 kW : base Chevrolet LT4/LT5, injection directe latérale, mélange pauvre, compresseur et intercooler intégré d'origine. Un compresseur d'air et un échangeur air/eau de plus grande capacité permettront d'atteindre 450 kW.
La sympathique start-up Vision Technology était présente avec son superkart à monocylindre 4 temps de 400 cm3, délivrant 22 kW à 6 000 tr/min, maxi 9 500 tr/min, alimenté en injection indirecte par 3 injecteurs à gaz. Des projets 4-cylindres et monocylindre 10 ch pour une utilisation loisirs sont à l’étude.
La palme de la puissance spécifique revient à Akira, préparateur officiel Kawasaki pour le Superbike et le motocross. À partir du 4-cylindres de 998 cm3 équipant la Kawasaki H2 (nom prédestiné !), les ingénieurs ont réussi à en tirer 180 kW et 165 Nm. Cette haute puissance spécifique est obtenue par un régime particulièrement élevé : 14 000 tr/min, la PME étant à un niveau plus conventionnel de 20,7 bars. Une injection d’eau a cependant été implémentée. L'injection directe d’hydrogène est complétée à haut régime par une indirecte. Nous reviendrons bientôt plus en détail sur ce moteur.
De nombreux autres industriels automobile et équipementiers étaient présents sur différents services et produits tels que centres d’essais, réservoirs haute pression, vannes, détendeurs, canalisations : Bontaz, EKPO, Forvia, GCK, Horiba, Pipo Moteurs, Plastic Omnium, etc.
Yvonnick Gazeau